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 "Les Enfants de Saturne" by Olivier Py

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Quentin Delcourt
Nico
Liv
7 participants
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Liv

Liv


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MessageSujet: "Les Enfants de Saturne" by Olivier Py   "Les Enfants de Saturne" by Olivier Py I_icon_minitimeVen 25 Sep - 1:20

Bon alors je pense que t0ut le m0nde sait tb ce qu'on en a pensé... Rolling Eyes
enfin récapitulons!! pirat clown Twisted Evil
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Nico




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MessageSujet: Re: "Les Enfants de Saturne" by Olivier Py   "Les Enfants de Saturne" by Olivier Py I_icon_minitimeJeu 1 Oct - 0:36

Un vrai plaisir pour ceux à qui l'inceste et le glauque ne dérangent pas. Non, franchement, il faudrait demander à Olivier Py (Oliv pour les intimes) sous quelle(s) substance(s) a-t-il écrit cette pièce.... Juste pour savoir.
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Quentin Delcourt




Messages : 2
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MessageSujet: Re: "Les Enfants de Saturne" by Olivier Py   "Les Enfants de Saturne" by Olivier Py I_icon_minitimeVen 2 Oct - 0:05

Bon alors je vais mettre un commentaire car il le faut, même si je préfère les échanges en directe.

Alors pour ma part, j'ai envie de dire, ou de redire, que cette pièce pourrait être "épurée".

Je m'explique : j'ai trouvé que l'aspect baroque de cette pièce lui fait défaut. En effet, il me semble que les thèmes abordés par Olivier Py sont importants et qu'ils méritent l'attention complète du public. Dès lors, il est vrai que la mise en scène et le jeu des acteurs font, à mon sens, perdre de sa substance au texte, lui même très dense et donc parfois difficile à suivre. On ne peut nier que la mise en scène est "spectaculaire" (si toutefois on peut employer ce terme sans se tromper), aussi bien du point de vue des décors que de la musique. En effet, je pense que le spectateur est, tout du moins ce fut mon cas, curieux à la vue de ces décors originaux et à ce véritable effet de réel, avec la surprise d'être placé sur une tribune tournante accentue un peu l'aspect magique des décors.
De plus, il est intéressant de voir les coulisses à proprement parler du spectacle, toute la mécanique et ce notamment avec les personnes s'occupant de faire tomber les fausses cendres du ciel lorsque le château finit de se consumer. Bref, Olivier Py nous montre ainsi que le théâtre est un univers vivant, aussi bien sur le devant de la scène avec les comédiens, que dans l'ombre des coulisses avec les machinistes.

En ce qui concerne le fond maintenant : à mon sens je le répète, une pièce à "épurer". Pourquoi? Les thèmes, bien qu'importants, sont, d'après moi, trop juxtaposés les uns sur les autres. En effet, montrer l'inceste dans toute sa "splendeur" est quelque chose, en arriver à une accumulation de scènes dénudées dont une longue scène de nu frontal (à la fois éprouvante pour le comédien ET pour le spectateur) où l'intensité dramatique est telle que j'ai failli quitter la salle, tellement mon malaise de VOYEUR était grand.
C'est là qu'on peut se sentir à son tour piégé par la tribune tournante, comme obligé de faire face à cette situation douloureuse qu'est l'offrande d'un fils à son père, car choisir de ne pas regarder, de fermer les yeux, serait ne pas oser faire face à une réalité qu'est un tel inceste. Cette scène, je pense ne pas pouvoir l'oublier, autant au niveau visuel qu'auditif (les cris notamment de ce jeune désespéré s'offrant nu comme pour être sacrifié), elle représente, pour moi, le point culminant de la représentation.
Je pense, après quelques temps de réflexion, que créer une telle émotion sur le spectateur n'est pas donné à tout le monde, et c'est pourquoi je ne peux plus me résoudre à dire aujourd'hui comme j'ai pu le faire à chaud au sortir de la salle : "c'était vraiment nul, je n'ai pas du tout aimé".

Pour finir, car je pourrais évidemment parler de mes impressions sur la pièce pendant des pages et pages (mais bon les figures de styles de la rhétoriques crient à l'abandon!), je dirai que j'ai été très touché aussi par le tableau final, où on voit cette jeunesse libre, sur le dos de la baleine. J'ai vraiment trouvé cette image très poétique et reposante, en contraste avec la violence omniprésente dans les deux heures de représentation précédentes.
On a, à mon sens toujours, parmi les différentes présentations de l'homosexualité que nous livre Olivier Py, une image attendrissante d'une jeunesse nouvelle, en proie à elle-même au milieu d'un océan infini et non plus croulant sous le fardeau familial, une jeunesse en plein renouveau et qui laisse une place douce à l'amour, ce sentiment incontrôlable qui hante la pièce de Py. C'est sur ce tableau plus léger qu'Olivier Py choisit de terminer sa pièce et c'est, pour moi, tout à son honneur, car il a su regagner toute mon attention, à un moment où je ne pensais qu'à une chose : sortir.

Je conclurai donc, bien malgré moi, en disant que Les Enfants de Saturne est pour moi une pièce esthétique dans tous les sens du terme, que ce soit au niveau du travail du texte que du rendu visuel et auditif. C'est une pièce moderne qui s'attaque à un sujet des plus tabous encore aujourd'hui (l'inceste of course!), dans laquelle les notes sans faute du pianiste s'accordent sur le fond tragique et mélo-dramatique (cf : destruction d'une famille, mort d'un journal nommé consciemment République, statut de l'amour, etc.) d'un drame bourgeois par excellence.

Voici en quelques lignes une image de mon ressenti de cette première pièce que nous sommes allés voir. Je suis content d'avoir vu cette pièce en première représentation de l'année, et je réalise chaque jour à force d'y repenser et d'en parler, de partager avec d'autres spectateurs nos impressions, que les circonstances dans lesquelles nous allons voir une pièce influencent beaucoup notre jugement premier (grégaire grrr) de la pièce (fin de journée, fatigue, travail pour le lendemain, etc.). J'en suis même arrivé à me dire que j'aurais aimé REVOIR la pièce, afin de mieux apprécier le texte en lui même, n'ayant plus la surprise des décors et des scènes visuellement très fortes.

Voila je cède maintenant la place à mes chers camarades, en espérant que mon avis personnel (une fois de plus mes propos n'engagent que moi) n'éveilleront pas les foudres de certain(e)s.


king Bon je sais que j'ai dit être fortement insupporté par les smileys, mais celui là, vous en conviendrez chers amis, a de suite su s'attirer mes faveurs Smile.
A bientot et bonne continuation de lecture.

PS: je n'ai pas parlé des personnages, car cela me prendrait encore trop de lignes, mais je tiens juste à préciser que j'ai beaucoup apprécié le personnage fanfaron et quelque peu loufoque du pyromane, qui donnait une certaine légèreté tragique aux scènes, toutes importantes, dans lesquelles il apparaissait.

PS : Je vous prie d'excuser mes fautes et autres maladresses de style, il est tard et se relire sur un ordinateur n'est pas toujours très simple! Bonne nuit
[b]
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Quentin Delcourt




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MessageSujet: Re: "Les Enfants de Saturne" by Olivier Py   "Les Enfants de Saturne" by Olivier Py I_icon_minitimeVen 2 Oct - 0:09

commentaire sans intérêt intellectuel quelconque : MON DIEU LES FAUTES !!! désolé vraiment pour ceux qui ne supportent pas ça, je ferai plus attention la prochaine fois ! Mea Culpa
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Liv

Liv


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MessageSujet: Re: "Les Enfants de Saturne" by Olivier Py   "Les Enfants de Saturne" by Olivier Py I_icon_minitimeVen 2 Oct - 7:35

Pas grave Quentin, si tu y tiens tu peux toujours rééditer ton message [ Idea clic en haut à droite sur au dessus de ton mess sur "éditer"]
mais la seule faute qui m'a dérangé ça a été... "l'aspect baroque de cette pièce lui fait défaut" -> non, ça lui manque pas!! ça la gâche!!

J'ai plus à dire sur la pièce que mes "3 smileys" comme dirait M. Duchâtel!! Mais pour le moment je vais laisser s'exprimer d'autres personnes parce qu'il est l'heure d'aller en cours! Razz mais mon commentaire arrive ne vous inquiétez pas!
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Lucie




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MessageSujet: Re: "Les Enfants de Saturne" by Olivier Py   "Les Enfants de Saturne" by Olivier Py I_icon_minitimeDim 4 Oct - 18:02

Je suis assez d'accord quant à la saturation du texte, comme du jeu des acteurs, par ce foisonnement baroque de rhétorique, de références, de gestes, de cris...

Ayant eu une petite idée de ce que serait la scénographie, j'ai été déçue parce-que j'attendais beaucoup de cette esthétique de la pièce grave et décalée à la fois : une fin de race accablée par un fardeau qui la fait sombrer dans la folie. Mais si j'ai trouvé la pièce vraiment très belle, dans le sens ou plusieurs scènes faisaient penser à de véritables tableaux animés : beauté de la scénographie, grâce de l'acteur, beauté de la musique...
la surprise, la déception, pour moi viennent du fait que cette beauté plastique ne pénètre pas l'ensemble de la pièce et reste superficielle.
En effet, paradoxalement au fait que la pièce ait une réelle profondeur de sens, les mots et de techniques foisonnants viennent se courcircuiter de sorte que le spectateur n'y a pas accès.

De cette manière, j'ai trouvé très intéressante cette théâtralité assumée, dont tu parles Quentin,mais j'ai trouvé maintes fois qu'elle se désagrégeait dans autre chose.
J'ai aimé voir ces lanceurs de cendres, les acteurs se déplacer sur les passerelles, dans le noir, autour de nous : cette oeuvre d'art scénographique ne sombre pas ainsi dans une sphère abstraite mais reste la création permanente de ces hommes qu'on voit la modifier et on ressent un certain lien émotionnel, une certaine "sympathie" au sens de "sentir comme", pour ces acteurs qui passent près de nous et, quittant parfois le plateau, partagent l'obscurité dans laquelle nous sommes plongé ; c'est d'ailleurs sans doute cette humanité là que nous nous sentions partager qui nous fait fait dire que ce spectacle éprouvant pour nous l'a été pour les acteurs.
Pourtant, très souvent, ce lien cette humanité profonde qui reliait public et acteurs se brisait. Face aux vices les plus humains, au lieu de parler, d'agir avec cette spontanéité humaine qui devrait être la leur, les personnages deviennent alors des surhommes, ou plutôt des "monstres" au sens grec: traversés par une parole qui les dépasse, à mille lieues du public. Immobilisés dans des postures de divinités bafouées des tableaux mythologiques, transcendés par cette même parole poétique de l'auteur qui semble étrangère dans leur bouche, ils perdent toute réalité, toute individualité humaine, pour n'être plus que des prétextes à l'écriture poétique.
On reconnaît bien là une logique, un bien fondé de cette esthétique qui fait référence au titre lui même Les Enfants de Saturne mais qui va complètement détruite une éventuelle proximité, un encrage concret induit par la théâtralité assumée.

De la même façon, cette théâtralité mais en question le statut du spectateur. La position des gradins le place au centre du spectacle et le fait que ceux-ci soient en mouvement remet en question la passivité du spectateur, lui donne une importance particulière. En lui proposant des scènes susceptibles de le faire réagir, de le choquer, de l'indigner ou de le fasciner, c'est encore de la volonté d'une réaction du public dont il est question. Pourtant, la présence d'un quatrième mur (même quand les acteurs montent dans les gradins) vise à rétablir une distance et renvoyer spectateur et acteur à leur rôle respectif.

Ce ne sont que quelques exemples pour justifier un peu cette sensation de dynamiques théâtrales, de sens emmêlés que j'ai ressenti. Il y a une richesse de la pièce à laquelle le spectateur n'a définitivement pas accès. Mais je ne pense pas, au contraire, que cela soit la volonté d'un certain snobisme de l'auteur mais peut-être plutôt le fruit d'élans contraires qui l'ont traversé et qu'il a voulu exprimer tous à la fois dans toute leur complexité
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marianne




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MessageSujet: Re: "Les Enfants de Saturne" by Olivier Py   "Les Enfants de Saturne" by Olivier Py I_icon_minitimeLun 5 Oct - 21:14

Que dire de plus...
Je reviendrai effectivement comme Lucie sur l'idée de saturation. Il est vrai que je n'ai pas du tout pu saisir toutes les subtilités de la pièce, du fait de ce "trop" de texte, de décors imposants, de références,etc. C'est cela qui m'a presque frustré; l'impression, finalement, de se trouver devant une oeuvre trop vaste pour être capable de la comprendre pleinement, même si cette sensation est probablement voulue par l'auteur.
Néanmoins, j'ai bien aimé la pièce.
J'ai trouvé la scénographie magnifique, et ai été agréablement surprise de découvrir la façon dont les spectateurs bougeaient, même si on m'en avait plus ou moins raconté le principe avant le spectacle. Le public a réellement l'impression de faire partie du spectacle; j'ai apprécié le fait de voir tout l'espace de la salle, au-delà de l'espace de jeu.
Le choix des musiques m'a également beaucoup plu, notamment celui du "Choral et variations" de Dutilleux, découpé tout au long de la pièce: alors que l'exposition tragique du choral se fait entendre après l'annonce de la fin du journal, les extraits de variations de plus en plus rapides se mêlent parfaitement au déroulement de l'action théâtrale. La valse de Katchaturian convenait aussi parfaitement au mouvement du public et à la folie des personnages.D'où une question qui me vient: qui, dans une création théâtrale, se charge du choix des musiques, est-ce l'auteur lui-même?...
Le jeu des acteurs m'a aussi profondément touché.
Le travail m'appelant, je crains ne pouvoir m'attarder à écrire des pages entières et m'excuse de la rapidité de mon commentaire. Je dirai donc juste que cette pièce m'a enthousiasmé esthétiquement, même si je reste déçue de ne pas avoir pu tout saisir en détails, du fait de l'ampleur de l'oeuvre.
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Stéphanie




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MessageSujet: quelle expérience!   "Les Enfants de Saturne" by Olivier Py I_icon_minitimeLun 5 Oct - 22:41

Je trouve tous vos commentaires très intéressants, et celui auquel je me rallierais le plus est probablement celui de Pierre, car j’ai ressenti exactement la même chose face au spectacle d’Olivier Py. Je ne reviendrai pas sur l’aspect esthétique, que j’ai aussi trouvé extraordinaire, tant par les décors, que par la musique, que par la dynamique globale de la pièce.Simplement, j’aime le théâtre, l’art du théâtre, et j’ai une définition assez personnelle, bien que plutôt banale, de l’art, qui ne s’accorde pas le moins du monde avec la pièce en question. A mon sens, l’art doit être quelque chose de toujours suggéré sans jamais être dit, qui s’insinue subrepticement dans l’esprit de celui qui le reçoit sans que celui-ci se rende vraiment totalement compte de l’enchantement dont il est victime… Les enfants de Saturne est une pièce qui, comme beaucoup l’ont déjà dit, est tellement pompeuse et pleine d’allusions et d’images et de sens et d’un jeu extrême, qu’elle en perd toute délicatesse, toute finesse qui puisse inspirer quelque chose au spectateur. Tout nous est crié à la tète, avec nombre de métaphores probablement très intéressantes, si elles avaient été moins nombreuses à étouffer leur sens profond et véritable. Voilà mon sentiment : à force de nous remplir de mots et d’idées, et peut-être même de sentiment, rien ne m’est parvenu. Le vide total, si ce n’est un fort mal de tète provoqué par le jeu exhaustif des acteurs, qui ont établi une bonne performance probablement, mais vide de subtilité à mon avis. Je suis persuadée que, pour étudier cette seule œuvre de monsieur Py, nous pourrions y passer des mois, car elle me semble pleine de significations, d’idées littéraires, de mise en espace etc… Néanmoins, je pense qu’un bon metteur en scène sait faire parvenir à son public un sentiment des idées qu’il a eues, car ce ne peut être directement une compréhension intelligible. Et ce sentiment, je ne l’ai pas ressenti. Cela signifie probablement que je ne suis pas le public idéal d’Olivier Py, puisqu’il me semble que beaucoup ont apprécié cette pièce de théâtre. Je ne renie d'ailleurs pas du tout cette expérience, qui m'a mieux fait comprendre le théatre que j'aime et m'a fait connaitre un peu mieux la scène contemporaine... Il faut tout de meme savoir ce qui se passe dans le monde! Voici ma simple opinion de spectatrice… Very Happy
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Kaycie




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MessageSujet: Mieux vaut tard que jamais...   "Les Enfants de Saturne" by Olivier Py I_icon_minitimeVen 1 Jan - 16:01

Noir. Applaudissements. J'ai chaud, un peu de mal à respirer et, je dois avouer que, malgré la prouesse technique dont relève le pivotement de cette masse métallique et humaine grinçante, descendre les marches noires (et laisser sur le siège la vague de claustrophobie qui commençait à prendre le dessus) à été bien soulageant. Quelques pas vers la baleine, en signe de reconnaissance: elle a été le véritable clou d'un tableau final plutôt touchant par la surprise poétique qu'il nous propose/impose. Avec ce point d'orgue calme et esthétiquement apaisant, je suis quelque peu réconciliée avec le reste de la pièce, en gardant ainsi pour dernière image une vision douce et fantastique, aux antipodes des cris et de la violence troublante des scènes précédentes. Car il est vrai qu'au fil de la pièce, le gradient de voyeurisme et d'illustrations crues de ces non-dits et tabous de nos sociétés devient de plus en plus difficile à digérer.

Pourtant, je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé. J'ai été choquée parfois, certes, (on nous matraque,en effet, rarement avec 2h30 de tabous si délibérement démocratisés) mais en quittant les lieux, je choisis de filtrer le contenu de la totalité de la représentation pour n'en conserver que des extraits.

Ce qui m'a le plus marquée c'est davantage l'image que le son, les flots rhétoriques "pyesques" m'ayant semblé terriblement hermétiques, comme s'ils creusaient le fossé entre le public et la scène que le mécanisme rotatif s'efforçait pourtant de combler. On est certes au coeur de la fable, mais noyé dans les mots.
Cependant visuellement, Les Enfants de Saturne ne cessaient de nous présenter des fresques et tableaux humains violemment splendides et presque trois mois après la représentation, c'est finalement ces images qui me restent et sont solidement imprimées dans ma mémoire: la neige cendrée qui déferle après l'incendie, les grands panneaux muraux blancs qui se déplacent en renouvellant sans cesse l'espace scénique, les jets salvateurs de la baleine...

Lorsqu'une amie qui s'apprête à aller voir la pièce me demande de la lui décrire et de lui dire ce que j'en ai pensé, je suis bien embêtée! Difficile de formuler un avis précis et surtout fixe, difficile de trancher. Je pense que c'est pourtant à voir, que ce soit pour ensuite s'indigner, hurler au scandale ou à l'audacieuse merveille. Bref, pourvu qu'on réagisse et qu'on soit confronté à la difficulté d'une complexe et pourtant nécéssaire tâche, celle de forger son opinion.
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MessageSujet: Re: "Les Enfants de Saturne" by Olivier Py   "Les Enfants de Saturne" by Olivier Py I_icon_minitime

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